Le covoiturage s'est fait connaître pour les déplacements de moyenne et longue distance. Des leaders comme Blablacar ont émergé. Cette pratique de déplacement commence à devenir un mode transport du quotidien à part entière. D'abord intégré dans les plans de mobilité des entreprises, il s'ouvre peu à peu aux services de transport public.
Ce mode de transport augmenter le nombre de passagers par véhicule, ce qui conduit de fait à réduire le nombre de véhicules en circulation et donc à diminuer la congestion et les émissions de polluants.
Le covoiturage est encouragé par la loi d'orientation des mobilités (LOM). Le dispositif forfait mobilités durables permet aux employeurs de verser une allocation forfaitaire à leurs personnels qui covoiturent.
En mars 2022, la forte augmentation du prix des carburants a entraîné une hausse de l'utilisation du covoiturage.
Le transport public est efficace dans les zones denses. Mais les agglomérations s'agrandissent de plus en plus, proposer une ligne de bus à tous les habitants n'est alors pas rationnel. Les AOM financent des solutions de transport à la demande, mais elles n'apportent pas toujours la souplesse souhaitée pour les usagers et ont un coût au voyageur transporté souvent élevé. Les modalités de réservation sont parfois limitées (par exemple dans l'amplitude horaire du service ou sur les jours de fonctionnement). Le covoiturage peut, dans certains cas, s'avérer plus souple.
Les solutions de covoiturage ont également été mises en avant par Ile-de-France mobilités lors des grèves SNCF de 2018.
Les modes de fonctionnement évoluent aussi, passant des sites d'annonces de covoiturage où les conducteurs déclarent leurs trajets à l'avance à des solutions plus souples en temps réel.
Pour les trajets de court-voiturage, les sites d'annonces permettent de mettre en relation des conducteurs et des voyageurs qui effectuent régulièrement le même trajet. Ce mode de fonctionnement est adapté pour les déplacements domicile-travail.
La société La Roue Verte propose ce type de plateforme en marque blanche aux collectivités.
Dans le grand ouest, plusieurs collectivités ont fait appel à Mobicoop pour créer la plateforme publique gratuite OuestGo.
Le réseau TAN de Nantes Métropole propose covoit'Tan pour permettre aux usagers de rejoindre un arrêt Tan ou une destination non desservie par le réseau. Ce service est basé sur la solution de Klaxit (racheté en avril 2023 par BlaBlaCar).
Pour que le service de covoiturage soit facile à comprendre pour les usagers et les conducteurs, l'organisation la plus efficace est celle qui reprend les codes des transports en commun : lignes, arrêts et horaires de fonctionnement. Cette organisation est adaptée au court-voiturage.
La société Ecov a développé Covoit'ici, une plateforme qui permet de créer des lignes de covoiturage. Ce système est proposé aux collectivités en marque blanche.
D'autres systèmes de lignes de covoiturage existent, comme illicov de la société La Roue Verte.
En 2018, la Communauté d'Agglomération Porte de l'Isère (CAPI), Ecov et Instant System ont créé Lane, un réseau de lignes de covoiturage entre Lyon et Bourgoin-Jallieu et entre Bourgoin-Jallieu et l'aéroport Lyon-Saint Exupéry. Les arrêts retenus sont en correspondance avec des lignes régulières de transport public. À proximité de ces arrêts, un panneau lumineux indique en temps réel aux automobilistes que des covoitureurs sont en attente.
Le Syndicat Mixte des Mobilités de l'Aire Grenobloise (SMMAG) utilise la solution d'Ecov pour le service M'Covoit – Lignes+, des lignes de covoiturage lancées en septembre 2020 entre le Voironnais et Grenoble et entre le Grésivaudan et Grenoble.
Début 2021, le réseau STAR de Rennes a lancé star't ST1 entre 4 communes de la métropole non reliées par le bus. Cette ligne de covoiturage est matérialisée par des arrêts. La ligne est ouverte de 7h à 20h, du lundi au vendredi. Pour rendre le système fiable si aucun conducteur ne peut assurer le trajet, une voiture STAR dédiée assure le service.
Pour les usagers, les trajets peuvent être parfois gratuit pour les abonnés au réseau de transport public, sinon il est généralement de 1 à 2 euros.
Pour les conducteurs, un dédommagement des frais est effectué de 1 à 2 euros.
Les collectivités peuvent aménager des parkings à destination des covoitureurs. Ces espaces de stationnement sont situés à proximité des grands axes routiers, des gares ou d'arrêts de transport public.
La base nationale consolidée des lieux de covoiturage est disponible sur transport.data.gouv.fr. Les données de cette base sont utilisées par les services de covoiturage.
Des facilités de circulation sont parfois offertes aux véhicules qui transportent 2 personnes et plus.
Pour accompagner les collectivités dans la mise en place d'un service de covoiturage, plusieurs acteurs proposent des solutions, allant du conseil et de la sensibilisation à la mise en place de plateformes techniques.
La mise en relation entre les conducteurs et les usagers repose sur ces plateformes. Lancées surtout par des startups, les applications de covoiturage peuvent être intégrées dans l'offre de transport public.
Les opérateurs de transport comme Keolis, Transdev ou RATP Dev intègrent ces services dans les offres à destination des collectivités. Le groupe RATP a participé à une levée de fond de WayzUp (devenu Klaxit).
SNCF a fait appel à Ecolutis pour développer sa solution de covoiturage : idVroom. Des emplacements sur les parkings des gares sont réservés aux utilisateurs. Ce système a été racheté par Klaxit en juillet 2019.
La solution Karos Territoires de la société Karos a vocation à être intégrée aux réseaux de transport en commun. Elle est référencée par la Centrale d'Achat du Transport Public (CATP). La région Normandie a lancé en avril 2018 une expérimentation sur le territoire de la Communauté de communes Roumois Seine.
Ces services de covoiturage peuvent être intégrés dans les systèmes dits Mobility-as-a-Service (MaaS), permettant aux usagers d'avoir une intégration totale des services de mobilités pour les déplacements.
Une norme a été définie par la coopérative Mobicoop en février 2021 pour permettre l'interopérabilité des systèmes de covoiturage : RDEX+.
Le ministère de la transition écologique administre le Registre de preuve de covoiturage (RPC). Cet outil permet aux autorités organisatrices de la mobilité de subventionner en toute confiance les trajets effectués. Il permet aussi aux utilisateurs de générer une attestation de covoiturage sur l'honneur pour bénéficier du forfait mobilités durables.
Pour en savoir plus, consultez également les dossiers suivants sur le même thème :