Combien de conducteurs d'autocars manque-t-il pour la rentrée scolaire ?
Article publié sur transbus.org le par Olivier Meyer


La rentrée scolaire va avoir lieu dans quelques jours. Les 4 millions d'élèves qui prennent quotidiennement les transports en commun pour aller et revenir de leur établissement scolaire seront-ils tous transportés ?
Depuis quelques jours, les médias s'intéressent à la problématique du manque de conducteurs d'autocars scolaires. Des nombreux chiffres sont évoqués, tous ont un point commun : il en manque des milliers. En mai dernier, la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) indiquait qu'il manquerait 15 000 conducteurs d'autocars pour la rentrée de septembre 2022. Ces dernières semaines, le chiffre de 8 000 était avancé.
#TransportScolaire | « Notre mobilisation pour soutenir les régions, les entreprises de transport est entière pour qu'il y ait le moins de manques possible. Un nouveau point sera réalisé lundi pour faire un état des lieux avant la rentrée » #Les4V @PapNdiaye pic.twitter.com/MH7JdzshXi
— Clement Beaune (@CBeaune) August 25, 2022
Le 25 août, le ministre délégué chargé des transports a indiqué qu'il manquait désormais un peu moins de 4 000 « chauffeurs de bus ».
Les parties prenantes du transport scolaire sont les collectivités territoriales (régions, métropoles, communautés d'agglomérations et communautés de communes) en tant qu'autorités organisatrices de la mobilité (AOM), l'éducation nationale, les transporteurs et des associations comme l'ANATEEP.
Les 4 millions d'élèves qui utilisent les transports en commun sont transportés pour moitié par les régions et pour l'autre moitié par les autres collectivités territoriales.
Des difficultés de recrutement déjà anciennes
En août 2019, le manque de conducteurs pour la rentrée scolaire avait été estimé à 6 000. La rentrée scolaire de septembre 2021 avait également été particulièrement compliquée pour les entreprises de transport. Faute de personnel, certains circuits de transport scolaire n'avaient déjà pas pu être effectués dans quelques régions de France.
Cette problématique a fait l'objet d'une table ronde lors du congrès annuel de la FNTV en octobre 2021. Elle est liée à de nombreux départs à la retraite et à des difficultés structurelles à assurer le recrutement.
Régions et transporteurs en action
Des campagnes de recrutement menées conjointement par les régions et les transporteurs ont eu lieu ces derniers mois. Les régions financent les titres professionnels des demandeurs d'emploi ou des personnes en reconversion professionnelle.
[OTRE Mag]
— OTRE (@_OTRE_) March 24, 2022
👩✈️👨✈️ Devenez pilote de ligne scolaire en Occitanie !
🚌 L’OTRE Aveyron participe à une campagne de recrutement de chauffeurs de ligne scolaire lancée par la région Occitanie.
Lire la suite 🔽https://t.co/lS36kUQ1JM pic.twitter.com/zDOVkeUO0p
Cette formation dure quelque mois, l'anticipation est donc nécessaire pour couvrir les besoins de recrutement des entreprises. Ces actions ont permis de pourvoir de nombreux postes.
🚌Grâce au plan d’actions régional pour le recrutement de conducteurs de bus et à la mobilisation des transporteurs, plus de 300 postes on été pourvus sur le réseau @car_nomad pour la rentrée scolaire !💪
— Région Normandie (@RegionNormandie) August 19, 2022
70 postes restent encore à pourvoir en Normandie➡️https://t.co/2hH2QrnYRV pic.twitter.com/SsU0Rjx6jM
Des pistes pour optimiser les transports scolaires
Environ 1 500 entreprises effectuent du transport scolaire pour le compte des collectivités territoriales. Les transporteurs alertent depuis longtemps sur les problèmes d'attractivité des postes dédiés au transport scolaire. En effet, il s'agit généralement d'emplois à temps partiel car les transports scolaires fonctionnent le matin et le soir, à l'exception du mercredi où les retours ont lieu le midi, soit environ 4 heures de travail par jour durant les 175 jours d'une année scolaire.
Les transporteurs proposent donc aux candidats un contrat de travail adapté à cette demande de transport : conducteur en période scolaire (CPS). Un contrat à temps partiel peu attractif s'il n'y a pas un cumul avec une activité complémentaire ou une pension de retraite.
Cette activité étant issue des commandes publiques, les leviers d'actions se trouvent dans les cahiers des charges établis par les collectivités.
Plusieurs pistes ont déjà été évoquées : constituer des lots mixant les lignes régulières et les transports scolaires, intégrer le transport périscolaire, échelonner les horaires d'entrée et de sortie des établissements scolaires, allonger la durée des marchés publics…
Ces éléments doivent permettre aux transporteurs de proposer des conditions plus attractives à leurs salariés, notamment des contrats de travail à temps complet.
La concertation entre les AOM et les établissements scolaires est nécessaire afin que ces pistes de réflexion se transforment en solution.
Cap sur la rentrée
Malgré ces difficultés, collectivités et transporteurs travaillent pour transporter un maximum d'élèves. Pour y parvenir, certains circuits sont adaptés, parfois au prix de temps de parcours allongés. La situation serait également sensiblement différente d'une région à une autre.
Pour une rentrée sereine en dépit de la pénurie de conducteurs de cars, un seul mot d’ordre : anticiper.
— Carole Delga (@CaroleDelga) August 19, 2022
Près de 300 nouveaux chauffeurs ont été recrutés pour cette rentrée en @Occitanie, soit 3 fois plus qu’habituellement.https://t.co/rG0dVGGSK1
Les opérations de formation et de recrutement se poursuivent pour pourvoir les postes qui restent vacants.
Pour en savoir plus : https://www.anateep.fr/actualites-transport-scolaire/infos-2022/penurie-de-conducteurs-un-plan-d-action-annonce