Recul des immatriculations de bus et cars en 2022

Le début d'année est le moment opportun pour faire le bilan des immatriculations de bus et cars en France sur les douze derniers mois. Les chiffres des immatriculations de véhicules neufs de transport en commun de personnes en 2022 ont été publiés par le Service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique et par le Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA).

Les données issues de ces deux sources ne sont pas identiques car leur périmètre est différent.

Le SDES diffuse des données qui couvrent la France entière : 6 185 bus et cars ont été immatriculés en 2022 contre 7 156 en 2021, soit un recul de 13,5 %. Toutefois, il existe une disparité entre la métropole et les DOM où les immatriculations sont restées stables avec un peu plus de 300 véhicules.

Les tableaux publiés par le CCFA indiquent qu'il y a eu 5 432 bus et cars immatriculés en 2022 contre 6 503 en 2021. Dans ces données, les minibus et minicars sont exclus, de même que les véhicules immatriculés dans les DOM. Le recul du marché sur ce périmètre est de 16,5 %.

Par déduction, le volume de minibus et minicars de moins de 5 tonnes de PTAC immatriculés en France métropolitaine en 2022 est d'environ 450 exemplaires.

Iveco Group et les autres

Selon les données du CCFA, en 2022 la part de marché d'Iveco Group (marques Iveco Bus et Heuliez) atteint près de 55 %, soit 4 points de plus par rapport à 2021.

Daimler Buses (marques Mercedes-Benz et Setra) arrive en deuxième place avec un peu moins de 15 % (en baisse de 1 point).

Le groupe Traton (marques MAN et Scania) représente 14 % du marché français en diminution de 3 points par rapport à 2021.

Viennent ensuite deux constructeurs turcs, Otokar et Temsa, avec chacun environ 3,5 % de part de marché. Otokar affiche d'ailleurs une progression de 30 % avec 190 immatriculations en 2022. Volvo progresse aussi par rapport à 2021 avec 45 bus et cars immatriculés.

La transition énergétique au ralenti

Cette diminution du nombre d'immatriculations de bus et cars neufs entraîne le ralentissement de la transition énergétique. En parallèle, la flotte de bus et cars en circulation tend à s'accroître, la moyenne d'âge du parc augmente donc également.

L'association Avere-France indique avoir comptabilisé 549 immatriculations de bus et cars neufs électriques en 2022, soit un repli de 5 % par rapport à 2021. L'autobus Heuliez Bus GX337 Elec est le leader de ce segment de marché. Du côté des autocars électriques, l'unique modèle est le Yutong ICe 12.

Le gaz naturel est l'énergie alternative majoritaire. La gamme Iveco Bus Urbanway avec le moteur FPT Cursor au gaz est en tête des immatriculations d'autobus. Concernant les autocars au gaz, Iveco Bus est aussi leader du marché avec les différentes versions du Crossway GNV.

Dernières immatriculations pour certains modèles

En 2022, certains véhicules immatriculés sont les derniers de leur type, notamment les bus et cars à moteur diesel Euro VI-d. Il s'agit de la gamme de midibus diesel Heuliez Bus GX137, du GX337 diesel et GNV, du GX437 HYB, du Mercedes Citaro NGT (standard et articulé), mais aussi de l'autobus électrique Alstom Aptis et du Bluebus de 6 mètres (ancien modèle).

Autocars de tourisme : un segment en difficulté

Le segment de l'autocar de tourisme semble encore en difficulté. Les volumes d'immatriculation chez les constructeurs spécialisés se situent à un très bas niveau. Seuls 10 autocars de la marque Setra ont été immatriculés en 2022. L'année 2022 a aussi été difficile pour le constructeur espagnol Irizar, mais elle aurait été probablement pire si le groupe n'avait pas diversifié sa gamme en proposant des autocars interurbains fonctionnant au gaz naturel.

À noter que quelques autocars de tourisme, y compris des autocars à étage, ont été livrés dans le cadre du renouvellement de véhicules assurant des lignes d'autocar longue distance (SLO).