Clermont-Ferrand : deux lignes de transport public vont passer à l'hydrogène

Article publié sur transbus.org le par Olivier Meyer

Présentation de l'autobus Safra Hycity à hydrogène aux RNTP à Clermont-Ferrand
Présentation de l'autobus Safra Hycity à hydrogène aux RNTP à Clermont-Ferrand
Hycity

À l'occasion des Rencontres Nationales du Transport Public, Clermont Auvergne Métropole, le Syndicat Mixte des Transports en Commun de l'agglomération clermontoise (SMTC-AC) et le groupe Keolis ont annoncé le projet d'expérimentation de deux lignes de transport public avec des véhicules à hydrogène. Quatorze véhicules à hydrogène vont circuler sur les lignes 35 - 36, deux lignes combinées, qui relient les communes de l'Est de la métropole (Lempdes, Mur-sur-Allier et Pont-du-Château) au centre de Clermont-Ferrand à compter de la rentrée de septembre 2024.

L'exploitation va avoir lieu dans le cadre d'un marché public global de performance pour l'expérimentation d'une ligne de bus à hydrogène sur le réseau Clermontois. L'appel d'offres a été publié fin décembre 2021 par le SMTC. Il a été attribué à Keolis en mars 2023 pour un montant de 37,4 millions d'euros.

Le contrat d'exploitation et de maintenance est d'une durée de dix ans, il débutera en septembre 2024. Chaque année, les véhicules vont parcourir 450 000 kilomètres commerciaux. L'hydrogène renouvelable utilisé sera entièrement décarboné. L'électrolyseur des Gravanches, situé à Cournon-d'Auvergne, sera opérationnel d'ici la fin de l'année. Il va produire de l'hydrogène à partir de l'hydroélectricité issue des barrages de Marèges (Corrèze) et de Coindre (Cantal). Sa production sera d'une capacité de 800 kg par jour. Pour ce projet, la consommation est estimée à 150 kg par jour. L'hydrogène sera distribué par une station de compression qui sera construite en 2024 à proximité du dépôt.

Deux types de véhicules, des autobus et des autocars, vont circuler sur ces lignes.

10 autobus neufs à hydrogène

L'entreprise française Safra, située en Occitanie, va livrer dix autobus Hycity 12 à hydrogène au transporteur de voyageurs Keolis. Après leur assemblage à Albi (Tarn), les autobus devraient être livrés mi-2024. Safra va les entretenir sur le site de l'exploitant Keolis dans le cadre d'un contrat de full maintenance.

Pour Safra, il s'agit de la troisième commande pour ce nouveau modèle de bus après celle de la région Auvergne-Rhône-Alpes (un exemplaire) et celle de la communauté urbaine de Dunkerque (dix exemplaires).

4 autocars rétrofités à hydrogène

Les quatre autres véhicules seront des autocars low-entry Iveco Crossway LE issus du parc de Keolis. Ces autocars à motorisation diesel vont être transformés par GCK Mobility. L'entreprise va effectuer un rétrofit vers l'hydrogène.

Leur homologation est prévue d'ici le mois de mai 2024, ils seront ensuite livrés en juillet 2024 à l'exploitant Keolis.

Un projet local

Ce projet initié par la SMTC-AC mobilise plusieurs acteurs locaux.

La société HYmpulsion va exploiter la station de distribution d'hydrogène. Cette entreprise a été créée en 2018 par la région Auvergne-Rhône-Alpes, Engie, Michelin, le Crédit Agricole et la Banque des Territoires.

L'entreprise française Symbio, détenue à 40 % par Michelin, produit les piles à combustible qui vont équiper les véhicules.

GCK Mobility, qui effectue le rétrofit des autocars, est une entreprise qui a un site de production dans le Puy-de-Dôme.

Enfin, Keolis est implanté à Cournon-d'Auvergne avec sa filiale locale Keolis Pays des Volcans (ex-Loisirs et Voyages). Le groupe va mettre en œuvre des infrastructures adaptées pour exploiter et entretenir ces nouveaux véhicules à hydrogène.

Essais dès l'été 2024

Ces véhicules à hydrogène seront mis en service commercial à la rentrée de septembre 2024, mais dès l'été 2024, une phase de pré-exploitation va permettre de tester les véhicules et d'effectuer la formation des conducteurs.

Pour le SMTC-AC, ce projet s'inscrit dans le cadre de la transition énergétique. L'autorité organisatrice de la mobilité s'est fixé comme objectif d'exploiter son réseau de transport public avec une flotte 100 % faibles émissions d'ici à 2035. Le mix-énergétique sera alors constitué de véhicules fonctionnant soit au bio-GNV, soit à l'électricité (batteries et hydrogène).

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