Pour accélérer la transition énergétique, la transformation de bus et cars à motorisation diesel vers des motorisations alternatives est une solution proposée par les professionnels de la filière du rétrofit.
Cette possibilité de retrofit a été introduite par l'arrêté du 13 mars 2020 relatif aux conditions de transformation des véhicules à motorisation thermique en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible. Les bus et cars rétrofités doivent avoir au moins 5 ans.
Les conversions proposées sont les suivantes :
Plusieurs projets de rétrofit d'autobus et d'autocars diesel sont en cours en France. Ils ont généralement été initiés par des collectivités ou par des transporteurs pour le compte des collectivités.
Le texte le plus récent est l'arrêté du 12 septembre 2023 modifiant l'arrêté du 13 mars 2020 relatif aux conditions de transformation des véhicules à motorisation thermique en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible.
Ce dossier fait le point sur la situation du rétrofit en France sur le segment des bus et cars.
L'intérêt du rétrofit peut être économique, le coût global de possession (TCO) serait inférieur à celui d'un véhicule neuf, mais aussi écologique en prolongeant la durée d'exploitation des véhicules, évitant ainsi de devoir produire de nouveaux véhicules, et en permettant à ces véhicules de circuler dans les ZFE-m. La réutilisation d'un maximum de composants permet de limiter les coûts. Les autobus ont souvent de nombreux systèmes embarqués installés à bord (SAEIV, girouettes, billettique...), ce matériel est conservé et ne nécessite pas d'être réinstallé.
Le déroulé d'une transformation est le suivant : dépose du groupe motopropulseur, installation du nouveau moteur et des réservoirs, intégration des systèmes de gestion de l'énergie, et remplacement ou adaptation de certains composants (compresseur, chauffage / climatisation…).
Une fois transformé, le premier véhicule (prototype) doit être homologué par le Centre national de réceptions des véhicules et l'UTAC pour être autorisé à transporter à nouveau des passagers.
Une plaque de transformation est alors ajoutée à proximité de la plaque constructeur d'origine. Le véhicule peut ensuite circuler à nouveau et bénéficier d'une vignette Crit'Air plus avantageuse.
Plusieurs projets de rétrofit sont lancés par des industriels, à l'initiative de collectivités ou de transporteurs.
En novembre 2021, au salon Solutrans à Lyon, la société Retrofleet présente sa solution de conversion à la propulsion électrique pour autocars de type Iveco Crossway. L'entreprise s'est associée au constructeur Iveco Bus et à un industriel du secteur : Besset.
L'autonomie est de 150 kilomètres avec 192 kWh de batteries (garantie 7 ans), ce qui convient à certains circuits de transport scolaire. L'entreprise fabrique ses propres packs de batteries (LFP). Le moteur électrique est un Dana TM4.
La phase d'essai UTAC a été finalisée en avril 2023. Les procès-verbaux de test ont ensuite été validés par le CNRV.
Le 15 juin 2023 à Amboise, Transdev Touraine a inauguré le premier autocar rétrofité électrique homologué en série et autorisé à transporter des voyageurs. Cette transformation d'un autocar Crossway de 2015 a bénéficié du soutien de l'ADEME. Depuis septembre 2023 cet autocar effectue un service scolaire du réseau régional Rémi de la région Centre-Val de Loire. Fin septembre 2023, la région Centre-Val de Loire et Transdev ont annoncé la commande de 20 autocars rétrofités électriques supplémentaires. Ils seront mis en circulation en septembre 2024.
En janvier 2023, Keolis Porte de l'Isère a annoncé un projet de retrofit électrique de 3 cars scolaires du réseau Ruban avec Retrofleet. Le premier car a été finalisé en septembre 2023. Le véhicule a été inauguré le 16 novembre 2023.
À Bruges (Gironde), Bacqueyrisses va installer les kits rétrofit développés par Retrofleet. L'annonce a eu lieu en mars 2023. Ce partenariat entre CBM Groupe et Bacqueyrisses a été confirmé en octobre 2024, il couvre les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie à partir de 2025.
Fin septembre 2023, CBM et Retrofleet ont signé un partenariat commercial.
Début décembre 2023, CBM annonce que le groupe Transarc a choisi la solution de rétrofit Retrofleet pour transformer un autocar. En juin 2024, Transarc réceptionne cet autocar et annonce que les kits de conversion seront installés par ses équipes techniques à Lons-le-Saunier à l'automne 2024 après une formation par Besset Grand Lyon. L'entreprise a prévu de transformer 350 véhicules sur les prochaines années.
CBM indique également avoir été retenu par Color Group (un Crossway en avril 2024), Négoti EPTR Mobilités (2 Crossway en mars 2024 par Bacqueyrisses) et Philibert (un Crossway rétrofité en février 2024).
En avril 2024, Keolis Armor a mis en service un Crossway rétrofité qui va circuler entre Saint-Malo et le Mont-Saint-Michel.
Fin avril 2024, CBM annonce avoir finalisé l'acquisition d'une participation majoritaire dans la société Retrofleet.
En juin 2024, deux autocars Iveco Crossway 13 de Keolis Gironde ont été rétrofités par Bacqueyrisses. Ils circuleront à Lacanau pour desservir le collège (2 allers et retours par jour du lundi au vendredi) pour le compte de la région Nouvelle-Aquitaine.
Fin octobre 2024, l'UGAP a référencé l'offre de Retrofleet concernant la conversion de motorisation thermique en motorisation électrique d'autocars Iveco Crossway. Cette offre est disponible à partir de janvier 2025.
En novembre 2024, un Crossway de Transdev Grand Est a été rétrofité pour circuler sur le réseau scolaire Le Fil de la Région Grand Est.
La société Greenmot est située à Villefranche-sur-Saône (Rhône). Dans le cadre du projet Green-eBus lancé en 2020, GreenMot a mis au point un démonstrateur à partir d'un autobus Iveco Urbanway de 2016 appartenant au Sytral (Lyon). Un kit a été développé. Il pourrait être installé sur d'autres autobus du même type. Les batteries sont positionnées à l'arrière du bus. L'autonomie envisagée est de 200 km entre deux recharges. Ce projet a été accompagné par l'Ademe.
Greenmot a annoncé en août 2022 travailler depuis quelques mois au rétrofit électrique de l'autocar Irisbus Crossway (Euro 4).
Avec 230 kWh de batteries Zen Slim de Forsee Power et un moteur électrique Siemens de 290kW, l'autonomie de cet autocar est d'environ 150 kilomètres. Les batteries ont été installées dans le compartiment moteur. La gestion thermique est située en toiture, une pompe à chaleur vient remplacer la climatisation.
Greenmot va produire les kits de rétrofit. Leur installation devrait être confiée à des partenaires implantés à proximité des clients. Les temps de transport seront ainsi limités.
En novembre 2022, SNT SUMA a confié à Greenmot un Iveco Bus Crossway 13 de 2017 en livrée « Zou ! » à moteur Tector 7 (Euro 6) pour être rétrofité. Cet autocar a circulé en démonstration en juin 2024 à l'occasion des 24h du Mans. Ce véhicule a une autonomie de 250 kilomètres avec ses 348 kWh de batteries. L'homologation de ce modèle a été obtenue début juillet 2024.
Ce rétrofit sera commercialisé par REV Bus & Truck. La transformation sera effectuée dans les ateliers véhicules lourds du groupe Gruau au Mans.
En janvier 2023, la Métropole Rouen Normandie a retenu l'offre du groupement Greenmot / Forsee Power / Comeca / SPL pour le rétrofit de 49 véhicules de la gamme Crossway. Les kits, assemblés à Villefranche-sur-Saône (69), seront installés localement par la société SPL à Saint-Pierre-lès-Elbeuf. Les batteries plates sont issues de la gamme Zen Slim de Forsee Power (modules de 11, 16 et 21 kWh).
Le premier véhicule, un autobus Irisbus Crossway LE (Euro V) de 2008, est arrivé sur le site Greenmot de Villefranche-sur-Saône en février 2023. Ce véhicule, équipé de 232 kWh de batteries, a été homologué début juillet 2024. Ce bus devrait être livré dans le courant de l'été 2024.
Les autres bus et cars seront intégrés au réseau Astuce jusqu'en 2025.
En mars 2022, la société française REV Mobilities a annoncé un partenariat avec l'entreprise allemande pepper motion GmbH (Bavière) pour commercialiser des kits de retrofit pour autobus diesel Mercedes-Benz Citaro (C1, type 628.045 à 3 portes). Le développement se poursuit sur d'autres modèles : Citaro C1 type 628.083 (2 portes), Citaro C2 (2 portes) et Iveco Crossway LE.
En septembre 2022, pepper motion GmbH et Škoda Group ont signé un partenariat pour convertir des bus diesel en bus électriques, mais aussi pour intégrer des batteries de nouvelle technologie sur des trolleybus. En octobre 2022, le Crédit Mutuel Arkéa est entré au capital du groupe français REV Mobilities.
En décembre 2022, pepper motion a annoncé que les batteries seraient fournies par l'entreprise Impact Clean Power Technology S.A. (Pologne). Il s'agit de modules d'une capacité de 66,6 kWh.
En France, l'autobus Citaro (première génération) rétrofité a été essayé par Tignes et Val-d'Isère en 2023.
En septembre 2023, REV Mobilities a annoncé un partenariat stratégique avec le Groupe Gruau. Le site Gruau du Mans (Sarthe) va installer les kits de rétrofit.
En mars 2024, Tootbus Paris a fait rétrofiter par CirculaCar un autobus Ayats Bravo City à 3 essieux. À Londres, Tootbus a lancé fin 2023 un programme de rétrofit de sa flotte de 15 bus à impériale.
Deux types de transformations existent : véhicule équipé d'un moteur électrique alimenté par une pile à combustible ou véhicule équipé d'un moteur à combustion d'hydrogène.
La région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé en octobre 2023 de mobiliser 3 millions d'euros pour l'acquisition et la maintenance de 16 cars rétrofités hydrogène et pour l'assistance à maîtrise d’ouvrage accompagnant leur déploiement. Ces autocars seront déployés au premier semestre 2025 chez 4 transporteurs. 17 autres cars seront commandés en 2024 et 17 derniers en 2025 pour des déploiements en 2025 et 2026.
En 2023, la région a attribué un marché de rétrofit de 50 autocars à GCK pour 25 millions d'euros. Une première tranche de 16 autocars rétrofités avec une pile à combustible hydrogène Symbio pour un montant de 8,5 millions d'euros sera livrée en 2024. Les autres jusqu'en 2026.
En novembre 2023, Vienne Condrieu Agglomération a lancé un appel d'offres pour la fourniture de 1 à 4 autocars interurbains Euro VI rétrofités avec une motorisation électrique à pile à combustible. Ce marché a été attribué en juillet 2024 à GCG Mobility (seul candidat) pour 1,99 million d'euros.
La société Safra a développé le kit H2-Pack permettant de transformer les autocars Mercedes-Benz Intouro diesel en autocars à hydrogène. Ce kit comprend un moteur électrique Dana TM4 de 350 kW, une batterie Microvast NMC de 71 kWh, une pile à combustible (100 kW mais 70 kW utiles) et six réservoirs d'hydrogène fournis par Plastic Omnium. L'autonomie peut atteindre 500 kilomètres entre deux pleins d'hydrogène (35 kg à 350 bar).
Safra propose deux versions de son kit : une avec le stockage de l'hydrogène en toiture et une avec les réservoirs dans l'habitacle, à l'arrière de l'autocar. Cette dernière version nécessite la neutralisation de 9 places assises à l'arrière de l'autocar pour positionner les bouteilles d'hydrogène comprimé.
Dans le cadre du processus d'homologation de cette transformation pour ce type de véhicule, un test de retournement a été effectué avec un autocar Mercedes Intouro en décembre 2023 à Monthléry (test destructif). Le processus d'homologation par le CNRV a été achevé fin mars 2024. Au total, ce développement a nécessité trois années de R&D. L'entreprise a bénéficié d'un financement de l'ADEME dans le cadre du plan d'investissement France 2030.
15 autocars diesel Mercedes Intouro ME âgés de 7 à 8 ans, appartenant à la région Occitanie, vont être transformés en autocars à hydrogène.
Les deux premiers autocars ont été inaugurés le 17 avril 2024 à Albi. Ils vont circuler sur les lignes liO 702 et 709 reliant Albi, Saint-Sulpice-la-Pointe et Lavaur. Les 13 autres cars rétrofités pour fonctionner à l'hydrogène seront livrés d'ici la fin de l'année 2024.
La région Normandie et Transdev ont lancé en juin 2021 le projet Nomad Car Hydrogène (NCH2) pour convertir un autocar Irisbus Crossway (Euro 5) de 2011 en autocar fonctionnant à l'hydrogène. La transformation est effectuée par la société IBF H2 (Somme). Le kit de rétrofit a été produit aux normes européennes en Asie. Il comprend un moteur électrique Siemens, une pile à combustible Ballard, des réservoirs à hydrogène Plastic Omnium et des batteries CATL.
Le véhicule a été présenté en juin 2022. Les bouteilles d'hydrogène sont positionnées dans un rack sur le pavillon.
La procédure d'homologation a débuté en septembre 2022. Transdev a annoncé que le véhicule a été homologué le 1er février 2024. Il a été inauguré le 19 avril 2024 à l'Atrium de Rouen.
Cet autocar va circuler sur la ligne régulière NOMAD 216 entre Rouen et Evreux à partir du 22 avril 2024.
En novembre 2021, Greenmot a annoncé le développement d'un kit de rétrofit hydrogène pour un car interurbain offrant de 300 à 500 kilomètres d'autonomie. La société prévoit de commercialiser ce kit à partir de 2024.
Green Corp Konnection (GCK) a ouvert au printemps 2022 un site de production industrielle de 2 500 m² à Lempdes, en périphérie de Clermont-Ferrand. Cette usine regroupe les activités de GCK Battery et de GCK Mobility.
GCK propose le rétrofit d'autobus et d'autocars avec des piles à combustible Symbio ou Toyota.
En février 2022, le transporteur rhodanien Ginhoux a confié à GCK Mobility la transformation d'un autocar diesel Iveco Crossway (blanc) en autocar à hydrogène. Le moteur thermique et son réservoir de gazole sont remplacés par un moteur électrique de 295 kW alimenté par une pile à combustible d'une puissance maxi de 150 kW. Une batterie sert à stocker de manière temporaire l'énergie. Ces autocars sont équipés de deux StackPack comprenant chacun une pile à combustible Symbio de 75 kW. Le véhicule devrait pouvoir parcourir 500 km avec 50 kg d'hydrogène comprimé à 700 bars.
Ce véhicule a été présenté en octobre 2022 à Autocar Expo. Il devait alors être mis en service en septembre 2023. D'autres autocars rétrofités étaient ensuite prévus à partir de janvier 2024. Ces autocars seront ravitaillés en hydrogène dans les stations prévues en Ardèche.
La Région Auvergne-Rhône-Alpes a commandé un prototype de car rétrofité hydrogène à GCK. Ce véhicule devrait être homologué en avril 2024. Il sera ensuite exploité sur la ligne X75 Annonay-Lyon par la SRADDA.
GCK Mobility transforme aussi un Crossway LE (rouge, ex-liO) et un autre Crossway 13 (de 2015, ex-Cartreize).
En janvier 2022, la société Resalp a commandé 3 bus rétrofités à hydrogène pour la station de L'Alpe d'Huez (Isère). Le prototype devrait être finalisé fin 2022. Il sera équipé d'une pile à combustible de 55 kW couplée à une batterie de 15 kWh. Les 3 bus devraient être mis en service début 2024.
Fin mars 2023, le groupe Autocars Dominique & B.E green a officialisé une commande de 10 autocars Iveco Crossway rétrofités à l'hydrogène avec une pile à combustible Toyota au groupe GCK. Trois autocars sont financés par Arkéa Crédit Bail. Ils sont utilisés pour transporter les invités de Toyota durant la période des jeux de Paris 2024.
En octobre 2023, Keolis a annoncé la commande du rétrofit de 4 autocars Iveco Crossway LE pour sa filiale Keolis Pays des Volcans.
Fin octobre 2024, l'UGAP a référencé l'offre de GCK la conversion de motorisation thermique en motorisation électrique équipée d'une pile à combustible d'autocars Iveco Crossway. Cette offre est disponible à partir de janvier 2025.
Le 22 septembre 2023, Transdev et EHM - Efficient Hydrogen Motors (siège dans le Finistère) ont signé un partenariat pour transformer un autocar Iveco Crossway à moteur diesel en autocar équipé d'un moteur à combustion hydrogène à haut rendement. Sa puissance est de 265 kW. La consommation d'hydrogène est estimée à 6 kg/100 km.
Ce projet est financé avec le concours du FEDER. L'autocar est issu de la flotte de Transdev Bretagne. Il devrait circuler en 2025 sur une ligne régulière dans le Morbihan.
Fin janvier 2024, à l'occasion du salon Hyvolution Paris, les groupes GCK et Keolis ont annoncé un partenariat pour expérimenter un autocar Iveco Crossway dont le moteur diesel Cursor 9 sera transformé pour fonctionner à l'hydrogène. Ces travaux seront menés par deux filiales de GCK : la transformation du moteur sera réalisée par Solution F et celle du véhicule par GCK Mobility. Les essais du véhicule sont prévus pour le premier trimestre 2025 avant d'être soumis à l'homologation.
Technologie éprouvée depuis plus de 25 ans le domaine des transports publics, le gaz naturel est une énergie alternative au diesel. Dans sa version biogaz, les émissions de CO2 sont considérablement réduites, participant ainsi à la décarbonation du secteur.
En 2021, le Centre de Recherche en Machines Thermiques (CRMT) a transformé un autocar Irisbus Crossway de 2009 de la société Cars Berthelet. Le moteur diesel a été remplacé par un moteur FPT (Cursor 8) fonctionnant au gaz naturel. La transmission automatique de vitesses Voith Diwa a été modifiée par son fournisseur (matériel et logiciel). Les bouteilles de gaz, installées à l'emplacement des soutes à bagages, doivent permettre d'obtenir une autonomie de 300 km. Cette transformation fait partie du projet ECOl'car, financé par l'Ademe et TotalEnergies. Le constructeur Iveco Bus a apporté son soutient technique.
Ce véhicule a été présenté au salon Solutrans à Lyon en novembre 2021.
En octobre 2022, la Région Pays de la Loire a indiqué son intention d'être partenaire du projet de retrofit d'autocars diesel Euro 6 en GNV, porté par Transdev en Sarthe et le CRMT. En novembre 2022, elle a attribué une subvention de 205 800 euros au CRMT pour le projet de rétrofit d'autocar Euro VI, pour une dépense subventionnable de 343 000 euros HT. Le premier car ainsi transformé devrait circuler avec du bioGNV à partir du premier trimestre 2025.
La société Lyptech a créé KMV (Kit de Motorisation Verte), un kit permettant de transformer un véhicule à motorisation diesel en motorisation hybride GNV. Le moteur est adapté par l'entreprise Faral Automotive située à Laval. Son fonctionnement est basé sur une double-injection GNV et gazole.
En octobre 2021, Transdev et Tisséo Collectivités ont annoncé soutenir cette entreprise. Deux véhicules de la flotte TPMR Toulouse, exploitant du service de transport de personnes à mobilité réduite Tisséo Mobibus, pourraient être transformés. Toutefois, à ce jour, la réglementation n'autorise pas ce type de conversion.
Les industriels du rétrofit privilégient les modèles de bus et cars les plus diffusés en France. Voici les modèles actuellement en transformation et la technologie retenue.
Véhicule | Electrique | Hydrogène | Gaz naturel |
---|---|---|---|
Irisbus Crossway / Récréo | Greenmot Retrofleet (en projet) | IBF H2 (un véhicule) | CRMT (un prototype) |
Irisbus Crossway LE | Greenmot (homologué) | ||
Iveco Crossway | Retrofleet (en service, modèles de 12 et 13 mètres) REV BUS&TRUCK (conçu et homologué par GreenMot) | GCK | |
Iveco Crossway LE | pepper motion (en projet) | GCK | |
Iveco Urbanway | Greenmot (un prototype) | GCK | |
Mercedes Intouro | Retrofleet (en projet pour 2025, modèle Euro 6 de 12,64 m et 13,32 m) pepper motion (en projet) | Safra (homologé) | |
Mercedes Citaro (C1) | pepper motion | ||
Mercedes Citaro (C1 FL) | pepper motion | ||
Mercedes Citaro (C2) | pepper motion (en projet) | pepper motion (en projet) |
L'autonomie des véhicules transformés avec des batteries est inférieure à celle des véhicules neufs car le rétrofit ne permet pas de modifier la structure du véhicule à l'exception d'une augmentation de la hauteur de maximum 80 cm par rapport au véhicule de base.
Moins chers que des véhicules neufs, les véhicules rétrofités sont intéressants si leur prix reste largement inférieur aux neufs et si leur durée d'utilisation est prolongée.
La date de première mise en circulation du véhicule n'est pas modifiée lors du rétrofit. Dans les cahiers des charges des appels d'offres, les autorités organisatrices doivent donc repousser l'âge maximal des véhicules en exploitation pour que le rétrofit soit économiquement viable. En 2022, la région Auvergne-Rhône-Alpes a augmenté de 5 ans l'âge limite pour les autocars rétrofités (soit 20 ans, sous réserve d'un parfait entretien). En 2023, la région Nouvelle-Aquitaine a porté la limite d'âge d'un véhicule rétrofité électrique à 20 ans, contre 15 ans pour les autres autocars. En Centre-Val de Loire, pour les véhicules rétrofités, l'âge maximum est porté à 18 ans dans un marché d'exploitation de services de transports scolaires passé en 2023. En 2024, pour la DSP Rémi 37, l'âge maximum des autocars passe à 17 ans pour les autocars rétrofités affectés aux lignes régulières et 20 ans pour les autocars rétrofités affectés aux lignes scolaires.
En 2023, dans un marché de transport scolaire, la Bourgogne-Franche-Comté a a fixé l'âge limite à 18 ans pour les cars électriques et les cars électriques rétrofités, contre 15 ans pour les autres cars.
En 2024, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur indique dans un appel d'offres que l'âge maximal des véhicules, même dans le cas de la mise en œuvre d'un rétrofit ne peut excéder 20 ans. Un autre appel d'offres publié en 2024 indique un âge maximum de 25 ans s'agissant des véhicules rétrofités.
Dans l'appel d'offres pour les navettes communales en 2024, la commune des Deux Alpes indique que pour les véhicules rétrofités, c'est la date d'immatriculation après la démarche de rétrofit qui sera prise en compte pour déterminer l'âge du véhicule.
Les collectivités locales accordent souvent un délai de six mois à un an pour la mise en place des véhicules rétrofités.
Le décret n° 2022-669 du 26 avril 2022 a étendu la prime au rétrofit électrique à la transformation d'un bus ou d'un car à motorisation thermique en véhicule à motorisation électrique. Le montant de l'aide est de 40 % du coût de la transformation, dans la limite de 30 000 euros. Cette aide est aussi accordée pour la transformation des véhicules tracteurs de petits trains routiers touristiques.
Le décret n° 2022-1761 du 30 décembre 2022 relatif aux aides à l'acquisition ou à la location de véhicules peu polluants a supprimé cette aide sauf pour les petits trains routiers touristiques et les véhicules de la catégorie M2 bénéficiant d'une dérogation de poids.
Des fonds d'investissement, comme NEoT Capital et sa plateforme NEoT Green Mobility, peuvent financer ces véhicules. EDF et Forsee Power en sont les partenaires industriels.
En septembre 2023, l'ADEME a annoncé les lauréats de la première relève de l’appel à projets « Ecosystèmes des véhicules lourds électriques ». Ce dispositif, opéré par l'ADEME, vise à accélérer la décarbonation du transport routier en soutenent l'acquisition et la location longue durée de poids lourds ou d'autocars électriques, ainsi que l'installation de bornes de recharge adaptées à leur usage. Trois lauréats ont été désignés pour les autocars :
En juin 2024, le loueur Lambert Locations propose de racheter des véhicules thermiques, de les faire rétrofiter et de les relouer sur une durée au choix du client.
En France, les flottes d'autobus qui circulent sur les réseaux de transport public sont majoritairement la propriété des autorités organisatrices de la mobilité (AOM). Ce sont donc les AOM qui, à travers la commande publique, vont dicter l'évolution de la filière du rétrofit.
En mai 2022, la Métropole Rouen Normandie a publié un marché public pour rétrofiter des véhicules Irisbus Crossway diesel en véhicules électriques de transport en commun (4 tranches : 1 autobus Crossway LE prototype, 28 autobus Crossway LE, 1 autocar Crossway prototype, 19 autocars Crossway). Ce marché a été attribué en janvier 2023 au groupement Greenmot / Forsee Power / Comeca / SPL. Le montant de ce marché est de 12,9 millions d'euros HT. Cinq autres candidats avaient déposé une offre. Le premier Crossway LE est en cours de finalisation en mai 2024.
En juillet 2022, la Régie Ligne d'Azur a publié un partenariat d'innovation pour disposer d'une solution permettant de substituer la chaîne de traction thermique diesel de ses autobus à gabarit réduit de marque Heuliez (types GX127C, GX127L et GX137C) par une chaîne de traction électrique alimentée par une pile à combustible fonctionnant à l'hydrogène comprimé. Ce projet a été abandonné.
En juillet 2022, la région Auvergne-Rhône-Alpes a publié un marché public sous la forme d'un dialogue compétitif pour l'acquisition de cars rétrofités hydrogène. L'accord-cadre est sans montant minimum pour une quantité maximale de 100 véhicules. Des marchés subséquents seront passés durant les 4 années maximales de l'accord-cadre. Ce contrat a été attribué en octobre 2023 à GCK Mobility pour 15 millions d'euros.
En novembre 2022, Île-de-France mobilités a indiqué conduire une étude concernant la pertinence de rétrofiter vers l'électrique des autobus hybrides diesel-électriques qui arrivent à mi-vie et dont les batteries sont à remplacer.
En mars 2024, l'UGAP a lancé un marché de prestations de conversion de motorisation et reconditionnement de véhicules et prestations annexes. Deux lots concernent des véhicules de transport en commun de personnes : conversion de motorisation thermique en motorisation électrique d'autocars Iveco Crossway (12 et 13 mètres) et conversion de motorisation thermique en motorisation électrique équipée d'une pile à combustible d'Iveco Crossway (12 et 13 mètres ainsi que les versions LE City et LE Line de 12 mètres). La durée du marché est de 4 ans.
Pour en savoir plus : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000041780558/
Pour en savoir plus, consultez également les dossiers suivants sur le même thème :
Cliquez pour agrandir. Ces photos sont issues de l'actualité et de la photothèque transbus.org.