L'agriculture, source d'énergie pour décarboner les transports

Article publié sur transbus.org le par Olivier Meyer

Escape game GRDF au Salon International de l'Agriculture
Escape game GRDF au Salon International de l'Agriculture
SIA

Événement annuel, le Salon International de l'Agriculture a débuté le week-end dernier.

Le monde agricole accueille les visiteurs durant neuf jours dans les halls de Paris Expo - Porte de Versailles. Du samedi 24 février au dimanche 3 mars 2024, les 600 000 visiteurs attendus pour cette 60ème édition peuvent voir 4 000 animaux d'élevage, déguster des produits régionaux, mais aussi découvrir le rôle de l'agriculture dans la production d'énergies renouvelables.

L'agriculture est en mesure de produire plusieurs biocarburants : le bioGNV, le biogazole et le bioéthanol. Ceux-ci peuvent remplacer les carburants d'origine fossile et permettent ainsi de décarboner les transports routiers. Leur intérêt est aussi économique dans la mesure où ils constituent une source de revenus complémentaires pour les agriculteurs.

Dans le hall 4 du salon, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) explique sur son stand l'intérêt de la méthanisation, un levier d'indépendance énergétique de la France. Ce processus biologique permet de transformer de la matière organique (par exemple des déjections des animaux d'élevage, des résidus de cultures…) en biogaz. Le pays compte désormais 1 450 unités de méthanisation (+ 42 % en deux ans). En 2022, 7 TWh de biométhane ont été injectés dans le réseau de gaz. L'agence indique qu'en 2050 il sera possible d'atteindre 110 TWh. Un méthaniseur traitant 15 000 tonnes / an de matières peut alimenter 60 autobus en carburant bioGNV. Le biogaz émet 6 à 8 fois moins de gaz à effet de serre que le gaz d'origine fossile.

Le distributeur de gaz GRDF fait la promotion sur son stand du gaz vert, un gaz renouvelable destiné à se chauffer, à cuisiner et à se déplacer. À l'extérieur des halls, un escape game sur le thème des biodéchets est installé dans une maquette de méthaniseur.

Également dans le hall 4, l'IFP Energies nouvelles présente le processus de production de biocarburants à partir de déchets agricoles et sylvicoles. Les biocarburants de deuxième génération, dits aussi biocarburants avancés, sont produits à partir de déchets et résidus des plantes, d'huiles de cuisson usagées ou de cultures dédiées n'entrant pas en concurrence avec l'alimentation humaine ou animale. Leurs bilans environnementaux sont très positifs avec des gains d’émissions de gaz à effet de serre autour de 80-90 % par rapport aux références fossiles.

Le stand Terres OléoPro regroupe les acteurs de la filière française des huiles et protéines végétales. Les huiles végétales, notamment de colza, peuvent servir à la production d'un biocarburant substituable au gazole, le B100. La société Saipol (groupe Avril) produit et commercialise le biogazole Oleo100 (type B100) à partir de colza français.

Les constructeurs de bus et cars sont de plus en plus nombreux à proposer des véhicules compatibles avec le carburant B100. C'est le cas de MAN et Volvo. Plus récemment, Iveco Bus a annoncé que les véhicules Crossway et Crossway LE équipés du moteur Tector Euro VI Step E vont être commercialisés dans une version pouvant fonctionner exclusivement ou non avec ce biocarburant.

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