Les carburants diesel alternatifs permettent de rendre une flotte plus propre sans modifier les véhicules ou les installations existantes. Il existe quelques alternatives aux carburants fossiles (diesel / GNV). Certains sont immédiatement substituables au gazole.
Les autobus ont généralement un réservoir de carburant d'une capacité de 200 à 350 litres.
Les biocarburants sont constitués partiellement (ex : B30) ou en totalité d'huile végétale (B100).
Le B7 est le gazole traditionnel. Il n'est pas considéré comme un biocarburant, mais contient une part de biocarburant (7 %).
C'est un carburant réalisé à partir d'huile végétale (colza et tournesol à 90%). L'agriculture devient ainsi une source d'énergie renouvelable. Ce carburant est neutre vis à vis de l'effet de serre, rejette moins de suie que le gazole et est exempt de soufre et de composés aromatiques. Il est donc adapté aux moteurs diesel des véhicules urbains.
En raison de la défiscalisation, son prix est proche de celui du gazole.
Plusieurs industriels ont commercialisé du B10, comme Saipol avec le Diester. Au taux d'incorporation de 30 % (B30), l'effet technique et environnemental est jugé optimal par ses promoteurs.
Les réseaux de Rouen, Alençon, Amiens, Calais, Pau, Châtellerault, Angoulême, Monaco, Quimper… utilisent ou ont utilisé ce carburant pour leurs autobus.
TotalEnergies commercialise aussi un carburant B30, l'Ecolium 30 constitué de 30 % de biodiesel.
Pour en savoir plus : https://www.terresoleopro.com/nos-produits/biocarburant.
Le biocarburant B100 (norme EN14214) est autorisé pour les flottes captives de poids lourds, il n'est pas disponible dans les stations-service accessibles au public. Une cuve spécifique est installée dans les dépôts des utilisateurs (de 12 à 50 m3). Cette cuve est connectée pour permettre de suivre l'évolution de la consommation.
Plusieurs industriels produisent du B100. Saipol, filiale du groupe Avril, commercialise l'Oleo 100 produit à partir d'huile de graines de colza français. Les sociétés Altens et K9 Energy vendent aussi un carburant de type B100.
Les réseaux de transport public d'Alençon et de Monaco utilisent ce carburant pour tout ou partie de leur flotte d'autobus. Des autocaristes utilisent aussi ce biocarburant (Citram Aquitaine à Andernos, Ruban Bleu, Morio Voyages, Adour Tourisme, Cars Collard…).
Les véhicules fonctionnant au B100 ont une consommation supérieure de 3 à 8 % par rapport au gazole. Le prix du B100 est indexé sur celui du gazole.
Ce biocarburant peut alimenter les moteurs Euro 1 à Euro 5. Concernant les moteurs Euro 6, une homologation du constructeur est nécessaire.
En 2020, les constructeurs Volvo et MAN ont sorti des autocars dont la motorisation est compatible avec ce carburant biodiesel.
En juin 2021, trois autocars Sunsundegui SB3 à motorisation Volvo ont été immatriculés par le groupe Ruban Bleu (Occitanie). Ces autocars peuvent circuler exclusivement au B100. Le carburant mentionné dans la section "P.3" du certificat d'immatriculation de ces véhicules est B1 (code du B100).
En septembre 2021, le constructeur MAN Truck & Bus France et la société Saipol ont annoncé un partenariat pour proposer des bus et cars roulant au B100 Oleo100 à un coût comparable à un véhicule roulant au B7 (diesel le plus répandu).
Les bus et cars MAN neufs sont tous compatibles avec le B100. Pour les autocars MAN de tourisme, seules les nouvelles motorisations Euro 6e acceptent le B100.
En janvier 2024, Iveco Bus a annoncé que le carburant B100 sera disponible en option sur la gamme Crossway équipée d'un moteur Tector Euro VI Step E. L'utilisation de ce carburant nécessite un plan d'entretien dédié pour le véhicule.
Le carburant X-To-Liquid (XTL) est un gazole paraffinique de synthèse.
Il en existe plusieurs familles, comme le GTL. Shell produit le carburant de synthèse GTL (Gas-To-Liquids) à partir du gaz naturel.
Le carburant HVO (Hydrotreated vegetable oils, huile végétale hydrotraitée) est également un gazole paraffinique de synthèse (XTL). Il est composé à partir de matières premières issues de déchets type huiles végétales usagées, huiles alimentaires, graisses animales et autres résidus d’origine 100 % renouvelables. Comme le B100, il est réservé aux flottes captives disposant de leurs propres capacités de stockage.
La société Neste produit du HVO. Ce carburant est produit à partir de déchets et de résidus.
TotalEnergies a implanté en juillet 2019 sur sa plateforme de La Mède (13) une bioraffinerie d'une capacité de production de 500 000 tonnes par an de diesel renouvelable HVO100. Dans son processus de fabrication, le groupe intègre des huiles végétales (huile de palme). La compagnie a indiqué qu'à compter de 2023 elle n'utiliserait plus d'huile de palme.
La société Altens commericalise ce type de carburant. Des entreprises de transport comme les Autocars Imbert ou SABA utilisent le carburant XTL-HVO pour leurs autocars.
Fin 2021, Bolloré Energy a lancé son gazole de synthèse nommé Izipure. Ce carburant est transformé par Neste.
L'arrêté du 26 juin 2024 modifiant l'arrêté du 28 février 2017 relatif aux caractéristiques du gazole paraffinique de synthèse et du gazole obtenu par hydrotraitement dénommés gazole XTL autorise la distribution de ce carburant en station-service.
Un moteur spécifique est nécessaire pour fonctionner avec le carburant ED95 (éthanol). Ce carburant peut être produit à partir de résidus viniques (marcs de raisin et lies de vin).
Seul Scania a produit des bus et cars fonctionnant à l'éthanol. 15 bus de ce type ont été mis en circulation en juin 2020 chez Transdev Occitanie Littoral à Montpellier pour des lignes du réseau TAM.
La consommation est supérieure à celle d'un véhicule diesel. Transdev indique que ces autobus consomment 62 litres pour 100 km parcourus sur des lignes interurbaines.
C'est un autre carburant dit "propre". ELF Aquitaine a créé une émulsion eau-gazole : on adjoint au gazole de 13 à 15 % d'eau et de 2 à 3 % d'additifs organiques et pétroliers. Son utilisation ne demande aucun investissement et permet de réduire la teneur en oxyde d'azote, de diminuer les particules et de réduire l'opacité des fumées. L'absence de la TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers) sur l'eau a permis de ramener le surcoût de carburant à 40 centimes de Francs par litre (soit 10 % du prix).
La RATP a utilisé ce carburant pour faire rouler des SC 10.
Ce carburant n'est plus distribué.
Le GECAM O# est un carburant à base d'émulsion d'eau et de gazole basse teneur en souffre qui permet de réduire de manière importante les émissions polluantes.
Le gazole désulfuré (moins de 50 ppm de soufre), dit gazole à très basse teneur en soufre (TBTS), permet de diminuer les rejets de composants soufrés.
Total a commercialisé un gazole à très basse teneur en soufre sous le nom de Xéol.
Les entreprises de transport routier de voyageurs peuvent être remboursées partiellement de la taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE). Une demande est à formuler tous les trimestres. Le montant du remboursement dépend des régions.
Pour en savoir plus, consultez également les dossiers suivants sur le même thème :