L'équipement ou pas d'un réseau en billettique est une décision politique liée à la gamme tarifaire.
Ces systèmes peuvent permettre la mise en place de tarifications au forfat ou à l'usage, intermodales ou bien encore selon le profil du voyageur. Les recettes commerciales des réseaux de transport dépendent directement de ces systèmes qui doivent donc atteindre un très haut niveau de fiabilité.
Les systèmes évoluent progressivement pour intégrer la notion de compte mobilité facilitant l'usage de plusieurs moyens de transport. C'est un élément essentiel à la mise en oeuvre d'un outil de MaaS (Mobility as a Service).
L'association Smart Ticketing Alliance, fondée en 2015, élabore des standards d'interopérabilité de type Account Based Ticketing pour la billettique à communication sans contact. En 2024, le Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des Territoires (DGITM) a attribué un marché de conseil technique à Nextendis.
Le temps du composteur qui coupe un coin des tickets et imprime la date/heure et des informations techniques est révolu. Dans de nombreux réseaux, les valideurs sans contact sont arrivés.
Avec eux, les titres à vue ont été supprimés. Ainsi, tous les usagers doivent valider un titre à chaque montée à bord, même en correspondance. Cette procédure permet d'obtenir des statistiques de fréquentation assez précises, à l'exclusion toutefois des fraudeurs.
Pour faciliter l'utilisation des transports publics par les voyageurs occasionnels, de nouveaux systèmes se développent pour permettre le paiement par carte bancaire ou via un téléphone mobile.
Des systèmes billettiques utilisent un téléphone mobile comme matériel de validation. La caméra du téléphone, fixé au niveau du poste de conduite est active et permet la lecture d'un QR-Code situé sur le ticket ou la carte de l'usager.
Cette technologie permet d'utiliser une carte bancaire EMV comme titre de transport. Le soir, une analyse des validations effectuées dans la journée est effectuée. L'objectif est de calculer le tarif le plus avantageux prévu par la gamme tarifaire. Le montant est ensuite prélevé directement sur le compte bancaire.
Les réseaux de Dijon (utilisation de valideurs Worldline) et Chartres (système AEP Ticketing Solutions) ont mis en oeuvre cette technologie. Ce système de vente se développe de plus en plus.
En septembre 2021, Ubitransport a annoncé un partenariat avec Flowbird pour proposer de l'open payment.
Les utilisateurs de ces solutions peuvent se créer un compte sur le site internet de l'opérateur pour suivre leur consommation.
Les titres de transport peuvent également être placés sur le téléphone de l'usager, grâce à la norme NFC. Les valideurs doivent alors être compatibles avec cette norme.
La technologie NFC peut être utilisée comme moyen de validation. L'usager doit approcher son téléphone du valideur pour effectuer une validation.
Seuls quelques téléphones mobiles sont compatibles avec ce système.
Quelques réseaux ont déployé la solution Seamless Transportation (Blois, Perpignan, Saint-Malo, Toulon, Tours, Valence…).
Depuis juin 2022, les usagers du réseau Tanéo de Nevers équipés d'un téléphone Apple iPhone peuvent payer et valider en présentant directement leur téléphone sans le déverrouiller ou leur montre Apple Watch sur le valideur à bord des bus. Le paiement est alors effectué par le mode express de l'application Wallet en utilisant la carte bancaire enregistrée dans Apple Pay. Cette fonctionnalité est proposée par le système billettique Actoll.
En 2023, 700 millions de tickets ont été vendus en Île-de-France.
Deux formats de tickets existent : petit format 30x66 mm (type Edmonson, ex: RATP, Lyon, Poitiers…) ou format ISO 54x86 mm, type carte à puce (Angers, Bordeaux, Toulouse…).
Ces tickets existent avec ou sans piste magnétique. Les tickets à piste magnétique peuvent contenir plusieurs voyages. A chaque validation, une ligne est imprimée sur le ticket, permettant à l'usager de visualiser le nombre de voyages restants. Les tickets RATP sont sujets à la démagnétisation.
Les tickets, très peu recyclés, sont une source de pollution. En Île-de-France, le carnet de 10 tickets cartonnés disparaît peu à peu, remplacé par des solutions alternatives.
Il existe des tickets ou billets sans contact (BSC) au format ISO. Ceux-ci sont rechargeables.
Les systèmes de billettique fonctionnent avec des cartes sans contact (nominatives ou non). Dans certains cas, ces cartes permettent de charger différents titres de transport.
Des normes, comme Calypso, sont utilisées pour que ces cartes puissent être compatibles entre plusieurs systèmes billettique et plusieurs réseaux de transport public.
Dans plusieurs régions françaises, une carte régionale existe : KorriGo Services en Bretagne, Atoumod en Normandie, Oùra en Auvergne-Rhône Alpes, Navigo en Île-de-France…
La collection de titres de transport est nommée ésitériophilie.
La billettique permet de mettre en oeuvre des systèmes de post-paiement. Les clients doivent s'inscrire en indiquant leurs coordonnées bancaires. Ils reçoivent alors une carte sans contact. Une fois le mois terminé, un prélèvement bancaire est effectué en fonction de leur consommation. Le tarif le plus avantageux est alors appliqué à l'usager. Si l'usager n'a pas utilisé le réseau, aucun paiement n'est dû.
Le réseau de Belfort a été l'un des premiers à proposer ce service. Depuis, d'autres réseaux ont suivi comme Brest, Le Mans, Tours, Nantes (Libertan)…
Les réseaux disposant de lignes de transport en commun en site propre équipent généralement les stations avec des distributeurs de titre (distributeurs automatiques de tickets, DAT).
Certains automates permettent aussi le règlement des amendes.
Les conducteurs peuvent vendre des tickets. Il faut généralement régler en espèces et faire l'appoint.
La tarification à bord est parfois majorée pour inciter les usagers avant leur déplacement et ainsi limiter le temps d'encaissement par le conducteur qui réduit la vitesse commerciale.
Certains réseaux ont équipé le poste de conduite d'un terminal carte bancaire sans contact permettant au conducteur de l'utiliser lors de la vente de tickets. En septembre 2015, le réseau TAG de Grenoble a équipé ainsi les bus de la ligne Chrono C1. L'expérimentation devait alors durer un an. En mars 2021, certains bus des Lianes 1 et 9 du réseau TBM de Bordeaux ont également été équipés.
Dans certains réseaux, l'achat d'un ticket peut être effectué en envoyant un message (SMS) à un numéro surtaxé. L'usager reçoit en retour un SMS avec un code de contrôle correspondant à son achat.
Avec cette solution, il n'y a pas de geste de validation à l'entrée dans le véhicule. Le contrôle par le conducteur peut se faire par lecture du SMS reçu. Les contrôleurs bénéficient d'une application permettant d'effectuer la vérification.
La vente peut aussi être effectuée par internet. Certains réseaux fournissent des lecteurs de cartes à puce (vendus entre 5 et 7 €) à connecter sur le port USB de l'ordinateur pour permettre le rechargement des cartes d'abonnement ou l'achat de tickets.
Désormais des applications dématérialisent totalement les titres de transport. Il est possible de valider directement son téléphone. Plusieurs solutions techniques différentes existent : validation sur l'application (auto-validation), par QR-Code, par NFC, par Bluetooth… Certaines technologies, comme le NFC, permettent de valider même sans couverture réseau mobile (ex : Seamless de Conduent Business Solutions).
Il s'agit de solutions de billettique basées sur compte (ABT). Intégrées dans une application de type MaaS, l'usager peut alors utiliser différents systèmes de mobilité.
Depuis le 1er février 2023, l'application SNCF Connect permet d'acheter et valider les titres et abonnements de 22 réseaux de transports urbains. Cette application intègre la technologie développée par airweb.
L'application mobile Witick utilise la technologie Bluetooth Low Energy. Elle est disponible pour les téléphones mobiles iOS ou Android. Pour valider, l'usager doit approcher son smartphone du valideur installé à bord du bus. En mai 2021, le système est déployé à Bordeaux (jusque fin 2023) et à Brive-la-Gaillarde.
En plus des agences commerciales, les réseaux peuvent faire appel à des dépositaires pour vendre des titres de transport. Ceux-ci sont rémunérés par un pourcentage sur les ventes effectuées. Le rechargement des abonnements sur carte sans contact est parfois possible.
Au dépôt, des automates permettent aux conducteurs de déposer leur recette en numéraire (pièces et billets) et de renouveler leur dotation en blocs de tickets pour la vente à bord.
Les sociétés de transport public doivent être en place des systèmes de gestion des espèces pour permettre aux conducteurs de déposer leur recette. Des automates peuvent être installés dans les dépôts. Ils peuvent accepter les pièces et les billets. Ces machines sont associées à un logiciel de gestion. Des sociétés spécialisés dans le transport de fonds collectent les recettes.
La société française CashDev Groupe produit et commercialise des automates et logiciels de gestion des espèces.
Dans le cadre de la lutte contre la fraude, les contrôleurs doivent pouvoir vérifier que chaque usager est en règle. La vérification de la validité des titres de transport peut s'effectuer "à vue" s'il s'agit d'un titre papier, mais dans les autres cas, les contrôleurs sont équipés d'un terminal portatif. Cet équipement est généralement fourni par l'industriel qui a vendu le système billettique.
Des sociétés de service proposent d'administrer les systèmes billettique. Lorsque plusieurs opérateurs de transport exploitent des services sur un même territoire, des compensations tarifaires peuvent être mises en oeuvre.
En Île-de-France, cette mission est assurée par le GIE Comutitres.
En 2022, le SMTC-AC (Syndicat Mixte des Transports en Commun de l'agglomération clermontoise) a renouvelé son système billettique. Flowbird Group a été retenu. L'investissement se monte à 9,5 millions d'euros pour :
Ce nouveau système accepte l'Open payment, le tickets sont billets sans contact et les cartes sont celles définies au niveau régional (Oùra).
En avril 2024, le Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires a publié un avis de pré-information pour un marché public de conception, mise en service et exploitation du Service Numérique Multimodal Titre Unique pour les phases d'expérimentation et de passage à l'échelle du projet Titre Unique.
Les industriels du secteur fournissent des solutions globales de gestion du système de billettique : de l'émission du titre de transport, à l'exploitation des résultats via une suite logicielle qui permet l'analyse approfondie des données passagers.
Ces systèmes facilitent également la mise en place d'offres intermodales. Elles peuvent intégrer le calcul du partage des recettes lorsque plusieurs opérateurs interviennent sur un même réseau.
Sociétés commercialisant des solutions billettique lourdes ou légères :
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