Depuis juin 2018, à Paris, des trottinettes électriques sont disponibles en libre-service. Leur introduction a eu lieu un peu moins d'un an après celle des vélos en free-floating.
La première société à s'être lancée sur ce marché est LimeBike.
En avril 2019, ce sont désormais 10 entreprises différentes qui proposent des trottinettes électriques en libre-service à Paris (Lime, Wind, Bird, Flash, Jump, Bolt, Tier…).
Ces services ont été étendus à quelques villes de province (Lyon, Bordeaux, Marseille…). Certaines villes, comme Nantes, ont refusé leur installation.
Ce nouveau mode de déplacement urbain individuel s'ajoute donc à ceux préexistants.
La location s'effectue via une application mobile. Le service est donc réservé aux personnes qui disposent d'un smartphone. Le paiement est réalisé par carte bancaire, une information requise lors de l'inscription.
Chaque système est différent. Certaines applications de type MaaS (Mobility as a Service) intègrent ces services de location. Par exemple, Citymapper affiche la localisation et la disponibilité des trottinettes de plusieurs opérateurs avec leur niveau de charge batterie.
A noter que le coût d'un trajet est souvent bien supérieur à celui effectué en transports en commun.
L'opérateur Wind a innové en 2020 en proposant un casque de protection intégré à la trottinette.
Ces engins électriques doivent être rechargés régulièrement. Les sociétés exploitantes assurent elles-même l'opération ou peuvent la confier à d'autres. C'est ainsi que le métier de juicer est né. Il s'agit généralement d'autoentrepreneurs qui récupèrent les trottinettes, effectuent leur recharge, puis les redéposent sur la voie publique.
La plupart de ces services ne sont pas disponibles la nuit.
Un nouveau procédé est utilisé depuis fin 2019 : l'échange de batteries. Les batteries déchargées sont remplacées par des batteries chargées. Cette méthode améliore le taux de disponibilité et diminue la manutention.
A Paris, la question de l'occupation du domaine public s'est très vite posée. A certains endroits de la capitale, les trottoirs sont littéralement envahis par les flottes d'engins en libre-service.
La ville de Paris a décidé en avril 2019 d'instaurer une redevance pour les trottinettes électriques (montant annuel, variable selon le nombre de trottinettes). Des règles de stationnement seront également définies.
La loi d'orientation des mobilités (LOM) fixe des règles relatives à ces nouveaux services de mobilités.
Le 2 avril 2023, la ville de Paris a organisé une votation citoyenne pour demander aux habitants s'ils sont pour ou contre le maintien des trottinettes en libre-service. Les 103 084 parisiens qui se sont exprimés ont voté à 89,03 % pour la fin des trottinettes en libre-service à Paris. La convention d'occupation du domaine public avec les opérateurs Lime, Dott et Tier prendra fin le 31 août 2023.
Ces services privés n'ont aucun lien avec les réseaux de transport public financés par les collectivités. On note néanmoins un intérêt des décideurs qui souhaitent proposer ce type de système dans l'offre de mobilité, au même titre que les lignes de bus ou la location de vélos.
Depuis juin 2018, le réseau STAR de Rennes propose des trottinettes électriques en location courte durée (1 à 7 jours) à la Maison du Vélo.
A Montargis, l'agglomération a confié un service de location de vélos à assistance électrique (VAE) et de trottinettes électriques à Keolis, son délégataire des transports urbains. Mais l'ambition est modeste, il est prévu l'achat de seulement 10 trottinettes.
Ce type de location ne répond toutefois pas à la même demande que celle générée par les trottinettes en libre-service.
En avril 2019, la Centrale d'Achat du Transport Public a lancé une consultation pour référencer différents systèmes de vélos, des abris vélos, ainsi que des trottinettes électriques, y compris en libre-service. Les collectivités pourront utiliser cet accord-cadre pour s'équiper.
Encore plus que le mobilier urbain, les trottinettes électriques sont soumises à rude épreuve sur la voie publique.
L'alarme qui se déclenche en cas de déplacement non autorisé ne suffit pas à arrêter tous les actes de vandalisme.
Les modèles utilisés par les opérateurs sont désormais plus robustes que ceux de 2018.
La localisation en temps réel des trottinettes disponibles devrait également être rendue obligatoire par la loi d'orientation des mobilités (LOM).
Ces données peuvent être publiées sur le Point d'Accès National (PAN) aux données de transport.
Un format spécifique, le GBFS (General Bikeshare Feed Specification), a été défini pour la publication de ces données.
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