Les constructeurs d'autobus travaillent à la commande, en flux tendu. Ils n'ont généralement pas de stocks de véhicules, excepté les véhicules de démonstration ou des véhicules issus d'annulation de commandes. Concernant les autocars, notamment pour les modèles destinés au transport scolaire, les constructeurs peuvent assembler à l'avance car les véhicules sont moins personnalisés que les bus.
Les véhicules sont conçus avec des logiciels de CAO qui permettent de dessiner la structure, les pièces de carrosserie, mais aussi toute l'architecture électrique. De nombreux systèmes développés par des fournisseurs tiers et leurs logiciels sont intégrés aux véhicules (sécurité, navigation, confort…).
Les prototypes servent à mettre au point les véhicules. Ils circulent sur piste d'essai, puis en condition réelle avec des lests pour simuler la charge des voyageurs. Pour valider la circulation sous différentes températures, des tests peuvent être menés dans une chambre climatique ou directement dans des pays froids (ex : près du cercle polaire en Laponie, la région la plus au nord de Finlande) ou chauds (ex : sud de l'Espagne).
En 2023, Iveco a mis en service sa structure d'essais et de validation E-BENCH dans son centre RD de Vénissieux. Des cellules équipées de bancs de test permettent tester des composants individuels et des véhicules complets en conditions de conduite réelles, simulant tous types de missions et de climats.
Chaque commande fait l'objet d'un cahier des charges spécifique. Les constructeurs ont des bureaux d'études qui travaillent sur la définition de chaque série de bus. Sur le marché français, les bus sont hautement personnalisés pour chaque client.
Une fois le cahier des charges du véhicule validé et la commande confirmée, le constructeur lance l'achat des pièces nécessaires à la fabrication du bus auprès de ses fournisseurs. Ces pièces intégreront la chaîne d'assemblage au bon moment.
Les procédés de fabrication varient selon les constructeurs, mais globalement l'enchaînement est le même.
Tout débute par la construction du châssis (tubes et tôle d'acier soudés), sur lequel viennent se greffer le groupe motopropulseur (moteur, boîte de vitesse et auxiliaires), le train avant, le pont arrière, les bouteilles d'air…
Les réservoirs de carburant pour les véhicules diesel sont ensuite installés.
Le châssis entre alors sur la chaîne de montage.
Les véhicules autoportants n'ont pas de châssis.
Chez Irisbus la structure est protégée de la corrosion par trempé cataphorétique.
La structure est habillée : collage des vitres, mise en place des panneaux de carrosserie…
Chez Heuliez Bus, les 5 faces (côtés gauche et droit, faces avant et arrière, pavillon) sont préparées
séparément puis boulonnées entres-elles.
Le plancher est posé. Les portes sont ensuite installées. Les pares-chocs sont fixés, ainsi que les blocs de feux, les rétroviseurs et les cadres publicitaires.
Les batteries pour les bus électriques sont fixées à l'arrière et sur le toit.
Il reste à aménager l'intérieur du bus : câblage (tableau de bord, portes, éclairage, sonorisation, demande d'arrêt…), pose du tapis de sol, équipement du poste de conduite, installation du chauffage (en plinthe ou par aérothermes) et éventuellement de la climatisation, fixation des voussoirs et des panneaux intérieurs, puis pose des colonnes et des sièges.
Les équipements de sécurité sont ajoutés : extincteur et marteaux brise glace. Enfin, si le client en a fait la demande, la livrée est posée.
Une fois terminé, le bus est prêt à être livré au client. Les délais de livraison d'un bus neuf varient entre 4 et 8 mois après validation de la commande.
Deux solutions : soit le client vient chercher le bus directement à l'usine, soit ce dernier est convoyé par la route. L'acheminement du véhicule jusqu'à sa destination finale peut se faire par ses propres moyens (circulation avec une immatriculation W) ou par transport sur camion porte-char. Une remorque particulière est nécessaire pour transporter un autobus. Des prestataires peuvent être chargés du convoyage.
Parfois, les véhicules transitent via le concessionnaire local de la marque pour des vérifications ou des aménagements complémentaires.
Une fois le bus réceptionné, il ne peut être mis en ligne directement. Il reste des démarches administratives et des installations d'équipements techniques à effectuer.
Le véhicule livré est accompagné de son attestation d'aménagement.
Celle-ci sert d'autorisation de mise en circulation.
La notice descriptive correspondant au type du véhicule (« barré rouge ») est également fournie.
Le certificat de vente permet alors d'immatriculer le bus. Le certificat d'immatriculation ("carte grise") est délivré par la préfecture du département. Son prix est fonction du nombre de chevaux fiscaux du véhicule. Le prix d'un cheval fiscal varie selon les régions.
Si le réseau n'a pas choisi le montage en usine, il reste à installer les équipements embarqués : girouettes, radio, information voyageur, pupitre conducteur, valideurs, vidéo, comptage des voyageurs… Le véhicule doit aussi être préparé pour être intégré dans le réseau : décoration extérieure, pose des n° de parc et de la raison sociale du transporteur, affichage intérieur…
Une fois ces installations effectuées et ces démarches accomplies, le bus est prêt à circuler en ligne avec des voyageurs. Le service exploitation peut l'intégrer au planning.
Sauf accident ou incendie, le bus va pouvoir rouler sur le réseau pendant 10 à 20 ans. Tous les 6 mois il devra passer un contrôle technique.
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