On distingue 3 catégories d'interventions sur les autobus pour assurer leur bon état de fonctionnement :
Des normes NF définissent les niveaux de la maintenance industrielle et les opérations associées.
Les véhicules neufs sont couverts par une garantie constructeur. Seules les pièces d'usure sont exclues de la garantie. Des extensions de garantie sont proposées par les constructeurs.
Les constructeurs fournissent un plan de maintenance à suivre pour le bon fonctionnement des véhicules. En cas de panne, des méthodologies existent pour trouver l'orgine du problème et y remédier.
En fin de carrière certains bus atteignent le million de kilomètres parcourus.
La performance d'un parc peut être mesurée à partir de deux principaux indicateurs : le taux de pannes et le taux d'immobilisation.
En fonction des véhicules et des organes (moteur, boîte de vitesses, climatisation…), la maintenance peut être effectuée au temps (ex : tous les 6 mois) ou aux kilomètres parcourus (ex : tous les 10 000 km). Des plans de maintenance sont fournis par les constructeurs. Ils sont adaptés à l'usage du véhicule. Les pièces et les fluides utilisés doivent être ceux préconisés par le constructeur. L'utilisation de certains carburants alternatifs peut nécessiter des opérations de maintenance plus fréquentes.
Les ateliers sont dotés d'équipements et d'outillages nécessaires à l'entretien des véhicules.
En cas d'accident, les réparations à effectuer peuvent être très importantes. Si le véhicule n'est pas économiquement irréparable, les travaux à effectuer peuvent être confiés à des entreprises spécialisées (Besset, CIM…).
La maintenance de la partie mécanique concerne : moteur (dont le turbo et les systèmes d'injections), boîte de vitesses, pont, essieux, freinage, circuits pneumatiques, démarreur et alternateur, échappement (filtre à particule et silencieux)… Elle concerne la vidange d'huile, le remplacement des filtres, des courroies, le contrôle du circuit de gaz de la climatisation…
L'analyse des huiles de vidange (moteur et boîte de vitesses) permet de déterminer leur état et d'éviter une casse de la mécanique. Un prélèvement est effectué lors de la vidange puis envoyé à un laboratoire d'analyse de fluides et lubrifiants. Le résultat est généralement disponible en ligne. L'historique permet de voir s'il y a une dégradation ou non entre deux vidanges.
Certains éléments doivent être remplacés, comme les bouteilles d'air (au bout de 15 ans).
L'entretien des bus électriques est bien différent de celui des bus à moteur thermique.
L'intervention sur des bus fonctionnant au gaz nécessite une habilitation.
Les moteurs des véhicules diesel peuvent être nettoyés en utilisant un système pour retirer la calamine.
Maintenir le bon état de la structure du bus est essentiel pour assurer une longue durée de vie. Le châssis est exposé à la corrosion (passages de roues, longerons…). Son nettoyage régulier et des contrôles périodiques sont nécessaires afin d'éviter des dommages sur les soubassements notamment dans les zones géographiques où du sel est utilisé sur les chaussées.
Les éléments de suspension doivent être régulièrement contrôlés et remplacés si nécessaire.
Une garantie spécifique peut être prévue lors de l'achat, par exemple sur une durée de 10 ans.
Concerne l'éclairage (intérieur / extérieur), l'alternateur, le démarreur, le remplacement des batteries, le tableau de bord, les portes… Cette partie peut aussi prendre en charge les systèmes embarqués (girouettes, valideurs, écrans d'information des voyageurs…). Les véhicules d'aujourd'hui bénéficient du multiplexage. L'utilisation d'un outil de diagnostic est souvent nécessaire. Chaque constructeur en propose un (ex : EasyDiag chez Iveco Bus).
L'environnement urbain est bien souvent peu adapté au passage des bus, c'est pourquoi au cours de la vie d'un bus, le passage par la case "carrosserie / peinture" est presque inévitable.
Une cabine de peinture est nécessaire pour ces opérations. Il en existe de toutes les tailles, du petit modèle destiné aux pièces, jusqu'au tunnel de peinture pouvant recevoir un bus bi-articulé de 24 mètres. Seuls les réseaux ayant un très grand parc de véhicules et certaines sociétés spécialisées peuvent amortir ce type d'investissement.
Les pare-chocs des autobus sont en trois parties afin de minimiser le coût de remplacement en cas de choc. Le coin avant droit est celui qui est le plus exposé. Sur les côtés, les panneaux de carrosserie peuvent généralement être séparés.
Le remplacement du vitrage peut être confié à des spécialistes, comme Glazing. Ces professionnels interviennent directement sur site.
La fourniture de pièces détachées pour la maintenance ou la réparation s'effectue dans le réseau du constructeur ou auprès de sociétés spécialisées. La plus connue est CBM, ancien constructeur du groupe Verney, reconverti dans la vente de pièces détachées.
Il arrive que des véhicules soient réformés en raison de l'indisponibilité de certaines pièces.
Quelques entreprises commercialisent des pièces détachées d'occasion provenant de véhicules réformés. Une solution économique et bien pratique pour des pièces qui parfois ne sont plus produites.
En cas de panne ou lors d'un accident, les services techniques peuvent être appelés pour dépanner un bus. Lorsque le bus ne peut repartir par ses propres moyens, il doit être remorqué. Par mesure de sécurité, les travaux mécaniques ne peuvent se faire sur la voie publique. Certaines entreprises de transport public sont équipées de moyens lourds de remorquage. Les autres font appel à des remorqueurs poids-lourd.
Pour remorquer un autobus, une barre d'attelage est placée entre le remorqueur et le bus.
Un tuyau d'air comprimé permet de desserrer les freins du bus.
Une fois la barre installée et les freins libérés, le bus peut être tracté. La vitesse du convoi est limitée.
Les véhicules de transport en commun de personnes sont soumis à un contrôle technique obligatoire tous les six mois. Ils passent donc deux contrôles par an (sauf pour les véhicules neufs, un seul la première année). Cette formalité nécessite le convoyage du véhicule dans un centre agréé afin d'effectuer la visite de contrôle.
Plusieurs réseaux de sociétés de contrôle technique existent :
Il existe également des centres indépendants de ces réseaux nationaux.
Le contrôle porte sur des points de sécurité (freinage, feux, pneus, direction, châssis…), les émissions de polluants…
À l'issue du contrôle, un procès-verbal de contrôle est remis, un timbre est collé sur le certificat d'immatriculation et une vignette est apposée sur le pare-brise.
Les informations suivantes sont visibles sur la vignette : la date limite de validité du contrôle, l'immatriculation, le VIN (n° de série), le numéro du centre de contrôle (n° d'agrément) et le numéro du contrôle (n° d'imprimé).
Les bus de la RATP ont longtemps été dispensés de l'affichage de la vignette.
L'UTAC, en tant Organisme Technique Central du contrôle technique des véhicules, centralise les remontées des contrôles techniques périodiques (CTP) des véhicules dont font partie les véhicules de transport en commun de personnes (TCP).
Années | CTP pour les TCP (nombre) | Contre-visites pour les TCP (taux) |
---|---|---|
2005 | 173 934 | 12,28 % |
2006 | 174 510 | 10,91 % |
2007 | 178 887 | 10,56 % |
2008 | 181 577 | 10,56 % |
2009 | 181 634 | 9,79 % |
2010 | 182 620 | 9,11 % |
2011 | 184 502 | 9,11 % |
2012 | 184 951 | 8,86 % |
2013 | 174 232 | 9,34 % |
2014 | 176 921 | 8,63 % |
2015 | 176 351 | 8,59 % |
2016 | 178 019 | 8,52 % |
2017 | 180 148 | 9,40 % |
2018 | 183 747 | 13,84 % |
2019 | 189 336 | 12,92 % |
2020 | 187 075 | 10,15 % |
2021 | 192 644 | 9,73 % |
2022 | 193 849 | 10,10 % |
2023 | 193 566 | 10,73 % |
Le nombre de contrôles effectués peut être un indicateur permettant de comptabiliser les bus et cars en exploitation.
Les exploitants ont plusieurs options pour l'entretien de leurs véhicules : soit un atelier intégré à l'entreprise qui effectue les opérations, soit recourir aux services de sociétés spécialisées dans le bus et cars. Certains constructeurs possèdent un réseau de garages permettant d'assurer la maintenance des véhicules.
Pour les interventions spécifiques, des sociétés spécialisées peuvent réaliser le travail, dans leurs ateliers ou directement chez les exploitants.
Exemples :
Les constructeurs proposent également les services de leurs ateliers, en propre ou via leur réseau de concessionnaires (REVA, SPL…). Les véhicules peuvent être vendus avec un contrat de maintenance.
Des sociétés spécialisées en mécanique poids-lourd peuvent également faire des interventions sur site.
Les constructeurs proposent des stages pour former les équipes de maintenance à l'entretien et à la réparation des véhicules. Ces stages ont lieu dans les centres de formation des constructeurs ou directement chez les exploitants.
Le suivi de la maintenance d'une flotte est généralement réalisé dans un logiciel de Gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO). Ces outils intégrés permettent de commander les pièces, assurer leur traçabilité et suivre les opérations effectuées sur chaque véhicule. Des statistiques sur les coûts associés à chaque véhicule peuvent être obtenues, à la fois sur les pièces détachées et sur la main d'oeuvre.
Pour chaque véhicule, les constructeurs préconisent un plan de maintenance. Le suivi de ces plans tout au long de la vie d'un véhicule peut être effectué dans la GMAO.
Le buget maintenance peut être calculé avec ces outils.
Plusieurs logiciels existent comme CARL Source Transport (édité par CARL Berger-Levrault) ou bien Winatel (Rouxel Informatique, filiale de la Compagnie de Chemins de Fer Départementaux depuis 2012).
Les équipements embarqués dans les bus permettent d'effectuer du télédiagnostic. Des solutions exploitent les données remontées par les véhicules pour optimiser le processus de maintenance. Des capteurs supplémentaires peuvent être installés à bord. Ces outils sont récupèrent les données du bus CAN du véhicule, parfois en étant connecté à la prise FMS. Plusieurs sociétés commercialisent des boîtiers et des services associés : Capte, ChargePoint, Stratio…
Les constructeurs proposent également des services connectés, comme Iveco ON, MAN DigitalServices ou Fleetboard chez Mercedes-Benz.
Ces solutions ont pour vocation d'optimiser la maintenance en prévenant les pannes et en remplaçant les pièces d'usure en fonction de l'usage du véhicule. Le taux de disponibilité des véhicules est donc amélioré.
Des indicateurs sur l'usage des véhicules sont aussi calculés (ex : nombre d'heures de moteur tournant pour les arrêts supérieurs à 10 minutes) ou bien remontée d'une alerte lors d'un oubli de serrage du frein de parc lors du stationnement.
Ces indicateurs évoluent avec la technologie des véhicules. Sur les bus électriques ou équipés d'une pile à combustible, des diagnostics adaptés sont nécessaires.
Ces outils peuvent remonter des alertes en temps réel.
Au fil des années les coûts d'exploitation du bus vont augmenter en raison du vieillissement de certains organes mécaniques et de l'état général du véhicule. Deux options peuvent être envisagées : revente ou rénovation du bus.
Pour prolonger la durée d'exploitation des autobus, de nombreux exploitants pratiquent une rénovation à niveau technique à mi-vie (entre 7 et 10 ans). Elle peut-être plus ou moins complète et vise en général à reprendre la mécanique et à rajeunir l'aspect intérieur et extérieur du véhicule.
Des sociétés proposent des prestations d'audit de l'état d'une flotte d'autobus ou d'autocars. Ces états des lieux permettent de s'assurer que la maintenance a été réalisée dans les règles de l'art. L'audit du matériel roulant peut être effectué sur l'ensemble de la flotte ou par échantillonage.
Les prestataires qui peuvent intervenir sont Dekra, Creativ'…
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