Projet de recherche concernant les polluants des freins et de l'échappement des bus
Article publié sur transbus.org le par Olivier Meyer
Les normes Euro successives ont limité les émissions de polluants des véhicules à moteur thermique diesel par l'échappement notamment grâce à l'ajout de filtres à particules. Mais les émissions de polluants des véhicules proviennent aussi des freins et des pneumatiques. Ces sources de pollution seront prises en compte dans la future norme Euro VII.
L'Université Gustave Eiffel de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne) a lancé le projet de recherche « CAractérisation et comparaison des Émissions des polluants des Freins et de l'Échappement des bus en condition d'exploitation » (CAEFE). Ce projet, d'une durée de deux ans, est financé par l'Ademe. Il est mené en coopération avec la société Telma.
Il sera coordonné par le Laboratoire Environnement, Aménagement, Sécurité et Éco-conception (EASE) de cette université. Ce laboratoire est situé dans l'enceinte de la Cité des Mobilités à Bron (Rhône).
En quête de nouvelles connaissances
En 2018, l'Ademe avait publié les résultats du projet de recherche Caractérisation des Émissions de Particules de Frein (CAREPAF). Le dispositif expérimental avait été installé sur un véhicule léger Renault Espace IV.
L'objectif du nouveau projet est d'obtenir des connaissances supplémentaires sur les émissions particulaires issues des freins dotés ou pas de systèmes de réduction de ces dernières. Ces données devraient contribuer à l'élaboration des nouvelles normes destinées à limiter les émissions de particules de freins, adaptées aux véhicules de transport en commun de personnes (réglementations Euro VII a/b).
Le projet va se dérouler en plusieurs phases. Après une période de préparation entre juin et octobre 2023, deux campagnes de mesures sont prévues. La première entre novembre 2023 et janvier 2024, et la seconde entre avril et juin 2024. Elles auront lieu en région lyonnaise. Deux trajets seront planifiés, un interurbain de 25 à 35 km avec des passages en zones urbaines et des arrêts réguliers, et un parcours de certification (de type essai de conformité en service).
Le matériel de mesure sera installé sur le véhicule. Un système de prélèvement, positionné au niveau de l'une des roues avant, permettra de récupérer le maximum d'émissions dues à l'usure des freins, en temps réel. Un deuxième système sera placé à la sortie du pot d'échappement.
Enfin, une phase de traitement des données aura lieu à l'issue de chaque campagne de mesure. Un rapport d'étude et de synthèse sera produit pour chaque campagne.
Ralentisseur électromagnétique
Pour les essais, le véhicule utilisé sera un autocar de classe 3 à motorisation diesel Euro VI équipé du système de freins Telma.
L'industriel Telma met en avant depuis longtemps les avantages de sa technologie qui permet de freiner sans polluer. Il s'agit d'un frein à induction, aussi nommé ralentisseur électrique ou électromagnétique. Ce dispositif, installé en sortie de boîte de vitesses, a la capacité de freiner sans usure. Les coûts de maintenance sont ainsi réduits tout comme les émissions de particules fines par rapport au freinage reposant uniquement sur les plaquettes et disques de freins.
